Réactions comportementales des Grands dauphins (Tursiops truncatus) aux véhicules aériens sans humain à bord (drones).

Dans cette étude publiée dans le journal scientifique Nature (2019), Fettermann et al. s’intéressent aux effets des véhicules aériens sans humain à bord (« UAVs » ou « Unmanned Aerial Vehicles » dans le texte) davantage connus sous le nom de drones, sur les populations de Grands dauphins.

De plus en plus utilisés par les chercheurs pour étudier le comportement des cétacés, ces outils non invasifs offrent en effet de nombreux avantages. Moins impactants pour la faune et moins coûteux que les suivis par avion, ils permettent d’obtenir des données haute résolution sur la taille des groupes, les classes d’âges, ainsi que les comportements de surface des cétacés. Ils sont également de plus en plus privilégiés par les opérateurs touristiques de whale-watching pour détecter la présence des individus en mer.

Cependant des interrogations persistent quant au potentiel dérangement visuel et sonore provoqué par ces dispositifs sur les populations de cétacés. Pour répondre à cette problématique, les chercheurs ont étudié les réactions comportementales à court terme de Grands dauphins face à l’utilisation d’un drone volant à des hauteurs déterminées de 10, 25 et 40 m d’altitude au-dessus des animaux. Les changements dans la direction de nage du groupe et la fréquence de comportements de surface ont été enregistrés chez des individus au repos avant et pendant l’utilisation du drone.

Les scientifiques ont alors mis en évidence une augmentation significative des changements de direction et des claquements de caudales sur l’eau, des comportements d’évitement et d’agressivité probablement réalisés en réponse à la présence du drone volant à une altitude de 10 m au-dessus du groupe. Sachant que cette espèce possède une activité de surface importante, le bruit engendré par un véhicule aérien constitue une source potentielle de nuisance sonore, qui, cumulée à d’autres pressions anthropiques, pourrait gravement affecter les populations sur le long terme.

Des précautions sont donc à prendre dans le cas des suivis requérant des faibles altitudes de vol afin de ne pas perturber les comportements nécessaires aux fonctions vitales telles que l’alimentation, la reproduction, le repos et les interactions sociales. D’après les chercheurs, d’autres études doivent être menées à l’avenir pour améliorer les connaissances sur les réactions d’autres espèces de cétacés à la présence des drones.

 

Pour plus de détails sur l’étude, c’est par ici !

 

Séquence de nage latérale en surface d'un Grand dauphin capturée par le drone à 10 m d'altitude.

Source : Fettermann et al (2019)

 

Lettre d'information

 

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