Journal de bord - Mission TURSMED 2020 - Session Corse 2

 

La mission TURSMED 2020 continue, voici le journal de bord de la deuxième session en Corse (Calvi - Porto-Vecchio par le Sud).

 

Lundi 07/09 :

 

Mouillage à Galéria © Lauret

 

Nous voilà repartis pour une nouvelle semaine de mission ! A la faveur d’une météo tout à fait correcte nous avons profité de notre samedi pour partir en prospection en équipe réduite. Petite navigation vers le sud jusqu’à la magnifique réserve de Scandola suivie d’une rapide baignade au milieu des falaises rouges. Parfait. Au large, sur des fonds de 1500 m nous plongeons l’hydrophone et entendons des clics de cachalots. Nous ne les verrons malheureusement pas sortir mais profitons de ce concert acoustique.

La journée du dimanche fut dédiée aux courses, aux promenades en ville, au traitement des photos et au repos !

C’est lundi que les nouvelles participantes arrivent à bord, au fur et à mesure de la réception de leur résultat de test COVID. Seules 3 des 4 participantes pourront embarquer avec nous, la quatrième n’ayant pas reçu son test à temps.

Nous décollons à 17h00 pour s’échapper du vent prévu dans le secteur et voguons sur une belle houle de nord-est. L’amarinage est immédiat, plusieurs malades à bord… 3 heures de navigation nous permettent de rejoindre la baie abritée de Galeria où nous mouillons l’ancre. La soirée est douce et la lumière du couchant est féérique dans cette jolie petite baie.

Julie

 

Mardi 09/09 :

Photo-ID des grands dauphins avec les gestionnaires de la Réserve Naturelle de Scandola © Rouger, Jourdan

 

Petit réveil matinal à Galeria, la première nuit au mouillage se passe plutôt bien. On attend patiemment Cathie qui nous rejoint à 7h00 après tant de stress ! Enfin les résultats.

Julie skippeuse et Valentin partent chercher Cathie en annexe, tout le monde est sur le qui-vive, on attend la catastrophe arriver téléphone à la main. Heureusement tout se passe bien, nous sommes au complet, on décroche l’ancre et hop début de la prospection.

Cela ne dure pas longtemps, le vent s’installe et la houle grossit, fin des observations, on met les voiles direction la réserve de Scandola pour embarquer deux gestionnaires de la réserve.

Début de matinée, les deux gestionnaires montent à bord, c’est parfait le temps se calme on peut reprendre les obs.

Peu de temps après on aperçoit au loin deux petits ailerons, ça y est, c’est le grand moment, les grands dauphins sont là : Deux groupes de deux tursiops dont un jeune. Pas très coopératif ceux-là, on a quand même pu faire la photo-identification et une écoute à l’hydrophone. Même si furtifs et pas très bavards on a quand même pu voir des grands dauphins, il faut dire qu’il y avait de l’action dans la réserve, entre les canadairs et les bateaux de promenades, il ne savaient plus où se mettre.

Les gestionnaires repartent, nous on reprend les observations jusqu’au golfe de Porto puis jusqu’au lieu de mouillage aux Iles Sanguinaires, mais aucun cétacé en vue...

L’ancre est mise, la petite baignade est de rigueur ! C’est la journée parfaite.

Munis de nos verres on trinque à cette belle journée et aux suivantes.

C’est maintenant l’heure de l’astronomie, et la question est « où est Cassiopée ? », le dauphin de Miraceti. Hélène craque, elle est à deux doigts d’acheter l’application.

Le dodo approche, encore une bonne nuit bercée par les vagues.

A demain pour de nouvelles aventures !

Juliette

 

Mercredi 10/09 :

Départ des Sanguinaires / Orages au large de Figari © Rouger

 

Une journée qui s’annonce bien au départ du mouillage dans le golfe d’Ajaccio au niveau des îles sanguinaires, lieu connu pour ses observations régulières de dauphins, en particulier à proximité des bassins d’aquaculture à côté desquels nous avons dormi ! Mais nous ressortons finalement bredouille de ce grand golfe grouillant d’activités humaines… Heureusement, quelques chasses de thons impressionnantes ont maintenu notre espoir intact… Espoir de croiser des cétacés plus qu’en la nature humaine après avoir été témoins d’un dérangement maximal d’une chasse de thons par un bateau de touristes fonçant directement dans le tas : « Oh bah zut les thons ils sautent plus ! J’étais pourtant sûr qu’ils allaient sauter autour du bateau, voire SUR le bateau avec un peu de chance ». Nous poursuivons donc nos efforts de recherche. Un effort peu récompensé malgré des conditions d’observation excellentes. Nous tentons même un point d’écoute au niveau d’un canyon de 1700m en début d’après-midi mais rien n’y fait… Et là ! Un petit géra.. diable de mer ! Enfin, probable… Le bougre s’est échappé avant toute confirmation. Néanmoins, l’espoir renait un peu après cette brève observation. A tort ? L’après-midi suit son cours, le vent se lève et des moutons apparaissent. L’effort doit être arrêté, on met les voiles. Nous sommes à 3h de Bonifacio, ça va être long. La météo nous distrait alors, de magnifiques nuages se forment à l’horizon et donnent l’occasion à de superbes photos grand angle : à qui la gloire de capturer un éclair ?? La mer est de nouveau d’huile, nous en profitons pour reprendre l’effort. Un effort de courte durée cependant. Les joies de la Méditerranée, les jolis nuages que nous capturions quelques minutes auparavant n’avaient pas vraiment kiffé cette initiative sans demande de droit à l’image au préalable. Ils s’en donnent alors à cœur joie accompagnés de vent et pluie. Sauve qui peut, nous cherchons un abri le temps que la tempête se calme. Les puffins de Scopoli eux s’en donnent à cœur joie !

Notre capitaine nous sort donc de là sains et saufs et nous nous abritons dans une petite baie aux eaux turquoises. Il est 17h. Nous attendons un peu avant de repartir direction Bonifacio où nous devons passer la nuit. Nous y arrivons sans plus d’encombres dans ce magnifique port où nous avons pu profiter d’une soirée au calme rimant en O : repOs, apérO, pâtes au pestO, cobO (ou cul de chouette mais ça marche pas sinon…), dOdO ! 

Aurélie

 

Jeudi 10/09 :

 

Grand dauphin aux Iles Cerbicale © Rouger

 

Départ prévu initialement pour 7h puis décaler à 8h pour pouvoir remettre du gasoil à l’ouverture de la station du port, nous partons finalement à 8h45 de Bonifacio pour cause de « on m’a pas dit que c’était moi qui devait ouvrir la station ».  Les 3 premiers observateurs sont à leur poste sur le pont, sur une mer calme et nous passons les bouches de Bonifacio sans encombres. Navigation jusqu’au Golfe de Santa Manza, toujours rien en vue, puis on prend plein Est au large. Avec ses yeux de lynx, Julie repère un aileron à plus de 2km à l’horizon, on se dirige vers le dauphin. On se rapproche et on remarque une deuxième dorsale puis une troisième. Au final, des dauphins encore pas très coopératifs, très éparpillés, qui changent de cap. On arrive à photographier deux dorsales, puis ils disparaissent dans le grand bleu. On change de cap, direction la côte, le soleil tape fort et tout le monde a chaud : une pause s’impose. Julie lâche un bout et tout le monde se met à l’eau pour se rafraîchir. On reprend ensuite notre route en prospectant les eaux autour des îles Cerbicale, pas de cétacés en vue. On continue la navigation, puis on se dirige vers notre mouillage pour le soir : la plage de Pinarellu. Activités au programme : atelier plongeons pour certains et snorkelling pour les autres. Au loin, nous admirons les gros nuages noirs et les éclairs pendant le repas, tentatives de photos sans trop de réussite. On met l’hydrophone pour écouter les sons nocturnes des herbiers de posidonies : on entend le benthos et un son de poisson non identifiable pour nous, le mystère persiste toujours. On chill a l’arrière du bateau tout en se disant « on les voit de mieux en mieux quand même les éclairs, puis on commence à entendre le tonnerre… » Et bien rebelote, 15 min après des rafales, des éclairs et des seaux d’eau nous tombent sur la tête. Comme si ce n’était déjà pas assez, Julie entend un bruit bizarre à l’avant, on regarde la carte, pas de doute, l’ancre a ripé, le mouillage n’a pas tenu. Valentin, Julie et Julie, en courageux et braves moussaillons sortent pour aller relever l’ancre pendant que le bateau tourne et retourne dans les vents instables, en évitant un rocher qui pointe à moins d’un mètre de fond derrière nous, tout ça de nuit en essayant tant bien que mal de s’entendre pour relever l’ancre à l’aplomb du bateau. Le mouillage est de nouveau opérationnel, tout le monde rentre à l’abri dans la cabine et on se réchauffe avec des boissons chaudes, discussions jusqu’à 0h15 puis au dodo... La suite, et pas n’importe laquelle, au prochain épisode…

Cathie

 

Vendredi 11/09 :

L'orage n'est pas loin de Pinarellu, tout l'équipage s'affaire sur le pont © Rouger

 

Ouf le reste de la nuit s’est déroulé sans encombre…

A 7h, l’équipage pointe le bout de son nez en même temps que la grosse boule rouge qui s’élève sur l’horizon (c’est digne de la scène d’ouverture du Roi Lion). Toutefois, le ciel reste chargé et retarde notre départ du mouillage. Jamais 2 sans 3, ça commence par quelques éclairs en arrière-plan, puis ça se rapproche… Cette fois on ne se fait pas avoir (faut dire qu’on apprend vite) : on anticipe et on rentre les coussins et les affaires. Effectivement, quelques minutes plus tard, ça loupe pas, le vent se lève et on se prend plus de 35 nœuds dans la figure. Heureusement, l’ancre nous maintient en place ce coup-ci ! On espère juste que ce sera pareil pour nos voisins. Ne faisant plus trop confiance aux prédictions météo (apparemment on ne voit jamais ça en Bretagne…), nous décidons de prendre la direction de Porto-Vecchio pour rentrer à bon port. En cours de route, notre attention est attirée vers une embarcation qui dérive au large : y a-t-il un survivant de la tempête à bord ? Fin du suspens : il n’y a personne. Après avoir photo-identifié l’annexe, nous l’accrochons à l’arrière du cata pour la ramener à son propriétaire (on paiera peut-être pas la place au port du coup…).

Arrivée au port : on fait le plein et les enchères débutent pour notre annexe entre les gars de la station et le proprio de notre bateau : ce dernier tente de se la garder farouchement, mais on est sympa on laisse quand même les gars de la station s’amuser avec l’après-midi.

Pause-déjeuner : faut finir les restes et on tente le taboulé dématérialisé, sympa !

Tri des données pour les uns, jeux de cartes, balade dans la vieille ville de Porto-Vecchio (et achat de magnets) pour les autres, l’après-midi passe à vitesse grand V. Entre temps, un vague cousin d’Iggy Pop (a priori notre voisin de mouillage de la veille) passe voir s’il n’y a pas eu de casse de notre côté. Par ailleurs, on apprend de la part d’un corse aux airs de surfeur australien que le mouillage à Pinarellu n’est surtout pas l’endroit où s’abriter en cas d’orage… On le saura pour la prochaine fois.

Enfin, l’heure du débrief arrive, on se rend compte que la semaine est passée bien vite et une pointe de nostalgie commence à se faire sentir : faut dire qu’on a eu la chance d’être accompagnés de 4 équipières au top et qui ont encaissé 3 orages sans broncher…

Après une soirée crêpes et blind-test, direction les cafés du port pour fêter la fin de cette 2e semaine de mission. Une petite promenade digestive s’ensuit… Après 100 m de dénivelé positif, nous arrivons sur les hauteurs de Porto-Vecchio et découvrons que le couvre-feu est plutôt bien respecté : 00h11, les bars et restau sont encore pleins mais au moins on ne sert plus à boire. La soirée se termine tranquillement au bateau, si on omet toutefois un certain problème de porte transparente…

Léa

 

 

Notre mission s’achève en Corse mais redémarre dès lundi sur le continent : direction la Provence ! A très vite pour de nouvelles aventures embarquées !

 

 

Lettre d'information

 

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