Evaluation des PCDD/F, des PCB et des PBDE de type dioxine chez les cachalots en mer Méditerranée

Une étude publiée en 2018 par A. Bartalini et al. dans la revue Science of The Total Environment étudie les niveaux de polluants organiques persistants (POP) détectés dans la graisse dorsale de 9 cachalots échoués le long des côtes italiennes entre 2008 et 2016.

Du fait de sa structure semi-fermée et de son fort taux d’urbanisation sur le littoral, la mer Méditerranée est considérée comme un réservoir potentiel pour de nombreux contaminants environnementaux, notamment les polluants organiques persistants (POP), des composés organiques caractérisés par un fort degré de persistance et de propagation dans l’environnement ainsi qu’une capacité à s'accumuler et à provoquer des effets nocifs sur les organismes/êtres vivants. L’étude porte plus spécifiquement sur 3 familles de POP émis par les activités industrielles : les polychlorobiphényles (PCB), les polyBDE (PBDEs) et les dioxines/furanes (PCDD-F).

Les chercheurs ont montré que la contamination chez les cachalots dépendait de plusieurs facteurs tels que l’âge, le sexe, l’état de santé de l’individu ainsi que de l’année d’échantillonnage. Elle dépend en plus de la capacité de chaque espèce à métaboliser et excréter les polluants à travers des mécanismes de biotransformation. Les cétacés, en plus d’être au sommet de la chaîne alimentaire, sont connus pour avoir une faible capacité à réaliser ces processus de détoxication et sont donc susceptibles d’accumuler les contaminants tout au long de leur vie.

Malgré la convention de Stockholm visant à interdire ces POP à l’échelle internationale depuis 2004, de fortes concentrations sont toujours observées dans l’environnement et seraient à l’origine de troubles hormonaux, immunitaires, neurologiques et reproducteurs chez les mammifères marins contaminés. D’après les scientifiques, elles pourraient notamment expliquer des mortalités et des échouages de masse chez les cétacés.

Les résultats montrent que les concentrations en PCB retrouvées chez les cachalots sont plus abondantes que les concentrations en PBDEs et en PCDD/Fs, et dépassent largement le seuil fixé par les scientifiques qui correspond au seuil de contamination susceptible de dégrader le système immunitaire chez le phoque commun. Les concentrations trouvées par les chercheurs concordent avec celles des autres études menées sur le cachalot en Méditerranée, mais auraient tendance à être plus élevées que dans d’autres régions du monde.

En conclusion, les chercheurs insistent sur la nécessité de mettre en place un seuil toxicologique plus spécifique aux cachalots (et non plus au phoque commun) mais également d’accroître les connaissances sur les mécanismes biologiques de stockage et d’élimination des contaminants afin de mieux comprendre l’impact de la pollution sur l’état de santé de cette espèce et de mettre en place des mesures conservatoires ciblées pour limiter la propagation des contaminants au sein de la biomasse méditerranéenne.

 

L'article complet ici

 

Abondance relative des concentrations de Polluants Organiques Persistants chez les cachalots échoués sur les côtes italiennes. Sourcce : A.Bartalini et al.

Lettre d'information

 

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