Etude de la contamination chimique chez les dauphins bleus et blancs en mer Méditerranée

Une récente étude réalisée par Capanni et al. (2020), évalue les niveaux de polluants organiques persistants (POPs) détectés dans le lard de 10 dauphins bleus et blancs (Stenella coeruleoalba) échoués le long des côtes italiennes en 2015 et 2016. Cette étude s’inscrit dans la continuité d’une étude semblable parue en 2019 sur les cachalots en Méditerranée occidentale.

Une des caractéristiques des POPs est qu’ils sont susceptibles de s’accumuler dans les tissus des êtres vivants. Les dauphins bleus et blancs qui se situent au sommet de la chaîne alimentaire et avec une importante longévité, peuvent absorber et concentrer des quantités élevées de POPS qui vont se retrouver dans les tissus, le lard ou encore le lait maternel. Bien que les mécanismes et les effets de ces substances toxiques soient encore incertains, des études ont montré leur implication dans l’altération des systèmes immunitaire, reproducteur, endocrinien et neurologique chez les mammifères marins contaminés.

L’objectif de cette étude visait à évaluer les concentrations et les profils de 3 familles de POPs : les polychlorobiphényles (PCB), les polyBDE (PBDEs) et les dioxines/furanes (PCDD-F). Cette dernière a aussi permis d’apporter de nouvelles données de POPs chez cette espèce, pour laquelle les études antérieures se sont principalement intéressées aux PCBs.

Les résultats ont montré que malgré les réglementations internationales, les niveaux d'exposition aux POPs des dauphins bleus et blancs n'ont pas diminué de manière significative ces dernières années. De même que pour les cachalots, les concentrations en PCBs sont plus abondantes que les concentrations en PBDEs et en PCDD/Fs. Cependant, il est intéressant de noter, qu’en comparaison à d'autres espèces d’odontocètes à niveau trophique équivalent mais au régime alimentaire et habitat distincts, les scientifiques observent des différences selon les familles de POPs.  

En conclusion, les auteurs de cette étude insistent sur l’importance de suivre l’évolution des niveaux de POPs en mer Méditerranée. Comparées à d’autres zones géographiques, les concentrations des PBDEs trouvées ici sont particulièrement élevées. Le dauphin bleu et blanc, espèce sentinelle, peut ainsi fournir des indications précoces sur l’accumulation et les effets nocifs potentiels de ces polluants sur les écosystèmes méditerranéens.

Un projet coordonné par le GIS3M et financé par le Sanctuaire Pelagos est d’ailleurs actuellement en cours sur l’évaluation des contaminations biologique et chimique et l’atténuation de leur impact sur les cétacés du Sanctuaire Pelagos.

Lettre d'information

 

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