Les échouages de mammifères marins le long des côtes françaises révèle l'importance des impacts de navires sur les grands cétacés.

L’étude publiée le 31 Juillet 2019 par Hélène Peltier et al. dans « Frontiers in Marine Science », en partenariat avec le GECEM (Groupe d’Etude des Cétacés de Méditerranée), a pour but d’étudier les échouages de grands cétacés  sur les côtes françaises entre 1972 et 2017 et d’identifier les morts causées par une collision avec un navire.

Les scientifiques ont utilisé les données collectées par le Réseau National d'Échouages (RNE), notamment les photographies des échouages ainsi que les rapports de nécropsies. Il est à noter que seuls les cadavres présentant un faible niveau de décomposition peuvent faire l’objet d’une nécropsie.  La collision avec un navire comme cause de la mort fut avérée avec certitude lorsque  les animaux étaient récupérés à l’avant d’un navire ou derrière les hélices. Pour les autres cas, les chercheurs ont dû s’appuyer sur des marques corporelles révélatrices d’un impact, comme des coupures profondes d’hélice, des œdèmes, des fractures ou encore une hémorragie interne.

Au total, 396 échouages ont eu lieu pendant la période d’étude, dont 51 (12.5%) qui ont été diagnostiqués comme étant dus à une collision et presque la moitié (22) entre 2005 et 2017. Les Balaenopteridae semblent être plus touchés que les cachalots et la majorité sont des individus immatures (8 des 13 femelles et 15 des 16 mâles de rorquals communs) qui seraient plus naïfs face au risque de collision et qui passeraient plus de temps en surface.

En Méditerranée, 1/5 des individus échoués présentent des traces de collisions et il y a notamment 67% de collisions supplémentaires entre les mois de juillet et novembre. Cette augmentation semble être liée à l’intensification du trafic maritime touristique durant cette période.

L’étude met donc en évidence une menace majeure et une augmentation des collisions entre navires et cétacés, notamment depuis les deux dernières décennies où le trafic maritime, la vitesse des navires et la puissance des moteurs n’ont cessé d’augmenter. Des connaissances plus approfondies sur les lieux d’impact et une zone d’étude plus élargie permettraient l’élaboration d’indicateurs quantitatifs qui évalueraient l’impact des activités humaines. Il serait alors possible de mettre en place des mesures de conservation pour les atténuer, et ainsi atteindre les objectifs de la DCSMM concernant l’atteinte d’un d’un bon état écologique des eaux européennes.

Pour en savoir plus, c’est par ici

 

Répartition géographique des échouages de balaenopterides (points rouges) et de cachalots (points bleus) avec des preuves de collisions mortelles.
Répartition géographique des échouages de balaenopterides (points rouges) et de cachalots (points bleus) avec des preuves de collisions mortelles. 

 

Lettre d'information

 

kisspng-facebook-logo-computer-icons-clip-art-clipart-png-collection-facebook-logo-5ab03659b64db0.0700482015214976897467.png  5a3735562cad83.479171571513567574183.png   kisspng-social-media-computer-icons-tulane-university-face-drawing-vector-twitter-5ab02d6b50a397.8866567515214954033303.png

register