L’étude intitulée "Comparaison de l’habitat estival de quatre cétacés teuthophages préférentiels en méditerranée nord-occidentale" publiée en 2018 dans la Revue d’Ecologie (Terre et Vie) et réalisée par Alexandre GANNIER, membre du GREC (Groupe de Recherche sur les Cétacés), a pour but de comprendre la répartition du Dauphin de Risso (Grampus griseus), du Globicéphale noir (Globicephala melas), du Ziphius (Ziphius cavirostris) et du Cachalot (Physeter macrocephalus) dans la zone franco-italienne de Méditerranée, au cours de l'été.
Le terme « teuthophage » qualifie l’alimentation quasi-exclusive ou préférentielle de céphalopodes par les cétacés. Ceux-ci pourraient alors être en concurrence pour certaines espèces de céphalopodes et donc occuper des habitats favorables similaires.
Des prospections estivales en bateau ont eu lieu chaque année entre 1988 et 2012 selon un protocole d’observation précis et à partir de 1994, un protocole d’écoute a été mis en place grâce à un hydrophone. Les données collectées ont été analysées selon des critères environnementaux, alimentaires et comportementaux des individus.
L’étude semble montrer un partage relatif d’habitats, les variables topographiques étant les facteurs les plus discriminants. Deux espèces ciblent des habitats spécifiques, le Globicéphale noir (eaux du large) et le Ziphius (talus continental et plaine abyssale), tandis que le Dauphin de Risso et le Cachalot étaient rencontrés dans les trois domaines, le talus continental, la plaine abyssale et les eaux du large.
Du point de vue du régime alimentaire, les résultats ont mis en évidence deux espèces généralistes : le Dauphin de Risso et le Globicéphale noirn qui présentent un large pannel de proies possibles, tandis que le Ziphius et le Cachalot seraient considérées comme sélectives, ne se nourrisant que de quelques espèces de céphalopodes bien spécifiques uniquement.
Cependant, le manque de connaissances sur l’écologie des céphalopodes de Méditerranée entrave la compréhension de la distribution et du régime alimentaire des quatre cétacés teuthophages. Pour cela, des études complémentaires doivent être réalisées pour suivre l’abondance et la répartition des différentes populations de céphalopodes, et appréhender la menace potentielle liée à la pêche commerciale sur les stocks disponibles pour ces espèces de cétacés.
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Figure : Cartes géographiques et bathymétriquers de la répartition des différents cétacés teuthophages. (Alexandre GANNIER, Revue d’Ecologie (Terre et Vie), Vol. 73 (4), 2018 : 582-602)
